FRANÇOIS BAUCHER (1796-1873)
© Alain Fabre 2003-
Dernière modification: 24/8/2018
N.B. La deuxième colonne se rapporte à des évènements contemporains ayant
particulièrement affecté la vie de Baucher ou de ses proches. Chaque lecteur
pourra y noter les éphémérides de son choix.
Évènements contemporains |
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1796 19 juin 1796 (1er Messidor de l’an
IV): naissance de François Baucher à Versailles [1]. Son père est un modeste marchand de vins, Pierre Boucher, et sa mère
Marie Thérèse Lerouge. Voir Acte de
naissance de Baucher (Archives départementales des Yvelines, Versailles,
Cote 1112633 N 1795-1796) |
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1810-1814 Séjour à Milan où son oncle est employé aux
écuries de Camille Borghese, marié à Pauline Bonaparte depuis 1803.[2] |
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1814 Retour à Versailles chez son père. Le jeune
François peut observer l’écuyer
d’Abzac [3], auquel il voue une grande admiration. Pierre d’Abzac avait été
cavalcadour de Louis XV et deviendra, à partir de 1816, écuyer en chef de
Louis XVIII. |
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1816 François Baucher est engagé comme piqueur aux
écuries du duc de Berry, Charles-Ferdinand [4]. Celui-ci était né à Versailles en 1778. |
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1818 Mariage de François Baucher avec Antoinette
Harct et naissance de leur fils unique Henri (1818-1912) [5], qui secondera plus tard son père et l’aidera à propager sa méthode tant
en France qu’à l’étranger (Belgique, Angleterre et Russie). |
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1820 Assassinat
du duc de Berry par Louis-Pierre Louvel. Baucher perd son
employeur. Ironie du sort, Louis-Pierre Louvel était ouvrier sellier, lui
aussi né à Versailles (en 1783) [6]. Baucher part pour Le Havre où il est engagé
comme écuyer au manège de M. de Châtillon, place Dauphine, avant de reprendre
lui-même l’établissement. Baucher reprend également à Rouen l’ancien manège
d’Antonio Franconi (1738-1836), rue Duguay-Trouin. Il alternera entre ces
deux villes, hiver et printemps à Rouen, été et automne au Havre. |
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1830 |
Le comte d’Aure (1799-1863) [7], qui deviendra le grand rival de Baucher, enseigne à Paris à une
clientèle aristocratique au manège de la rue Cadet.[8] |
1833 Publication à Rouen chez Brière du Dictionnaire raisonné d’équitation,
première oeuvre écrite de Baucher.[9] |
Fondation du Jockey-Club français[10] par quatorze personnalités du monde équestre. [11] |
1834 Baucher enseigne avec son associé Jules-Charles
Pellier (vers 1800-vers 1874) au manège du 11 rue du
Faubourg Saint-Martin. [12] Ce manège fait fortement concurrence au comte d’Aure, établi à l’époque au manège de la rue Cadet et quelques années plus
tard au manège Duphot. Cette même année,
Baucher, Jules-Charles Pellier et Laurent Franconi (1776-1849) enseignent au manège du
Pecq, en face de Saint-Germain-en Laye. Laurent Franconi introduisit Baucher
dans le monde du cirque. Parution des Dialogues
sur l’équitation entre le Grand Hippo-Théo dieu des quadrupèdes, un cavalier
et un cheval, oeuvre écrite en collaboration avec Jules-Charles Pellier. |
Publication du Traité d’équitation du comte d’Aure. Farmain de Sainte-Reine (1803-1878) élève de
Baucher à partir de 1834 au manège de la rue du Faubourg-Saint-Martin (une
courte notice sur Baucher apparaît dans son livre, publié en 1878). Parmi les premiers élèves de Baucher au Faubourg
Saint-Martin, Mennessier de La Lance (1915) cite Maxime
Gaussen (1811-1890) [13], Villard, le baron Charles de Curnieu (1811-1871) [14], Louis de Lancosme-Brèves (1809-1873) [15], Léon Gatayes (1805-1877), Clément
Thomas ( 1809-1871), Mackensie-Grieves [16], le comte Louis-Xavier de Montigny (1814-1890) [17], le colonel Lafitte, Maurice Walter, Sylvain Bénedict, D. Boutet, Henri
Normant et Ed. de Fitte.[18] |
1835 Adolphe Franconi (cousin de Laurent) et son
associé Louis Dejean montent un chapiteau de cirque à l’emplacement de
l’actuel théâtre Marigny, sur les Champs-Elysées. En 1840, ce Cirque
d’Été [19] sera construit en dur par l’architecte Hittorf, qui construira également
une dizaine d’années plus tard le Cirque d’Hiver. Baucher y deviendra bientôt célèbre. |
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1837 Parution du Résumé
complet des principes d’équitation servant de base de l’éducation de toute
espèce de chevaux, mince brochure de six pages imprimée à Paris chez
Bourgogne et Martinet, 30 rue Jacob. La brochure est dédiée à son ami Léon
Gatayes, journaliste, musicien et cavalier à ses heures
[20]. |
Louis Rul (1811-1880?) fait la connaissance la Baucher, sous la direction duquel
il monte au manège de la rue du Faubourg-Saint-Martin pendant quatre ans. Rul
sera instructeur de cavalerie en Belgique et restera un infatigable défenseur
de la méthode Baucher tant en Belgique qu’en Allemagne, aux Pays-Bas et en
Angleterre. |
1838 Afin de faire connaître sa méthode par un public
plus vaste, Baucher entreprend une carrière au cirque Franconi [21]. Le nom de Baucher sera désormais inséparable de celui de ses chevaux Partisan, Buridan, Neptune et un peu plus tard Capitaine sur les lèvres du Tout-Paris. C’est cette année ou la suivante qu’on peut
situer la tumultueuse et infructueuse rencontre entre Baucher et d’Aure,
organisée par Maxime Gaussen [22] au manège Duphot. |
D’Aure s’installe au manège
Duphot dont l’aménagement vient de s’achever. |
1839 En septembre, Baucher fait l’acquisition de Capitaine, qu’il présentera au cirque en juin de l’année suivante. Articles élogieux de Jules Janin dans le Journal des débats [23]. |
D’Aure doit abandonner le manège Duphot. |
1840 Publication des Passe-temps équestres, précédés d’une notice sur François Baucher
par Maxime Gaussen. Il s’agit d’aphorismes sur classés par
ordre alphabétique avec, en regard du texte, des gloses explicatives.[24] |
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1842 Première édition de la Méthode d’équitation. Plusieurs rééditions se suivent [25]. Edmond Got devient ”tincturier” de Baucher. Réponse aux observations de M. d’Aure sur la nouvelle méthode
d’équitation et analyse de son traité d’équitation publié en 1834 (Paris, rue du Faubourg-Saint-Martin, 11) Présentation, après un ”domptage” de moins d’un
mois, de Géricault au Cirque des Champs-Élysées, en présence du duc d’Orléans. [26] Le
général Oudinot [27], très proche du duc d’Orléans, encourage ce dernier à faire venir à
Paris deux écuyers de Saumur, Jean Rousselet (1783-1858)[28] et Jean-Jacques Delherm de Novital (1796-1856)[29] pour étudier la méthode Baucher. Plusieurs officiers de cavalerie
participèrent au cours, mais le 13 juillet le duc d’Orléans meurt
accidentellement en sautant de son carrosse dont les chevaux s’étaient
emballés à la Porte Maillot. [30] Séjour d’Henri Baucher à Lunéville pour enseigner
la méthode de son père à plusieurs officiers de cavalerie. |
Pamphlet du comte d’Aure Observations sur la nouvelle
méthode d’équitation (Paris), violente réplique au
livre de Baucher. Critique sévère de la méthode Baucher dans un
pamphlet publié à Paris par l’écuyer P.-A. Aubert (1783-1863) [31], Quelques observations sur le
système de M. Baucher pour dresser les chevaux. Doit-on adopter ce système
pour les régiments de cavalerie de l’armée? Eugène Caron (1812-1887) [32], grand-père du général Decarpentry auquel il léguera ses souvenirs,
commence à suivre les cours de Baucher. Le poète Lamartine va voir Baucher au manège de
la rue du Faubourg-Saint-Martin. L’Hotte, futur général, alors âgé de dix-sept ans, entre à Saint-Cyr. Sept ans
plus tard, il fera la connaissance de Baucher à Lyon. |
1843 Le 16 février, Baucher, accompagné de son fils
Henri et de ses chevaux Partisan et Buridan, arrive à Saumur pour une mission de deux mois. Il est cordialement
accueilli par Novital. Malheureusement le duc de Nemours, ayant succédé à son
frère le duc d’Orléans, était un ardent partisan du comte d’Aure. Publication
de la quatrième édition de la Méthode
d’équitation. Baucher demeure alors au 20bis
de la rue Neuve Saint-Nicolas, derrière la Place de la Bastille. Cette
adresse était toujours la sienne en 1846. |
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1844 Baucher quitte le manège de la rue du
Faubourg-Saint-Martin.[33] Baucher part pour Berlin avec le cirque Dejean. |
E.F. Seidler (1798-1865) [34]publie à Berlin son ouvrage Unparteiische
Ansichten über das Bauchersche System der Pferde-Dressur, qui lui valu de
nombreux blâmes de la part de la plupart des anti-bauchéristes allemands
comme Louis Seeger.[35] |
1845 Le maréchal Soult [36](1769-1851), alors président du Conseil sous Guizot, interdit la méthode
Baucher à Saumur. Sur l’Annuaire des Lettres, des Arts et des Métiers,
1845-1846, le nom de Baucher figure encore parmi la liste du personnel du
Cirque olympique.[37] |
Charles
Raabe (1811-1889) publie à Douai son Manuel équestre pour dresser les jeunes
chevaux d’après les principes de M. Baucher [38] Célèbre, ultime (et malencontreuse) rencontre de
Baucher et du comte d’Aure, organisée par Maxime
Gaussen, au cours de l’été au manège
Duphot. |
1847-1849 Baucher est engagé par le cirque Soullié où il
présente ses chevaux et sa méthode à Vienne, Milan, Venise etc. En 1849, il
est à Lyon où il fait connaissance du lieutenant Alexis L’Hotte (1825-1904) [39], futur général, qui suit avidement son enseignement. |
Charles
Raabe, Résumé
de la nouvelle équitation (Metz, 1847) D’Aure, patronné par le duc de Nemours,[40] est nommé à Saumur en remplacement de Novital. Il sera titulaire de
ce poste jusqu’à sa démission, en 1855. |
1849- Retour à Paris. Baucher enseigne au manège de la
rue de la Pépinière ses fameux cours de 30 leçons. Liste (non-exhaustive) de manèges parisiens du XIXe siècle. |
1850. Publication du Cours d’équitation
du comte
d’Aure. Mennessier de La Lance (1915-21) cite parmi les
élèves d’alors de Baucher le critique Sainte-Beuve ainsi que les écrivains
équestres George Parr et Jules Lenoble du Teil (1838-1898) [41]. Il faut ajouter également le nom de François Caron[42], neveu d’Eugène Caron, qui suivit les cours de Baucher à partir de 1850. |
1851 Deuxième édition du Dictionnaire raisonné d’équitation à Paris. A cette époque,
Baucher demeure au 36 de la rue Pigalle. |
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1855 Baucher donne à Versailles des leçons aux
Cent-Gardes [43]. Mars 1855: Grave accident au cours d’une
répétition au cirque Napoléon (le cirque d’Hiver). Un énorme lustre à gaz s’écrase sur Baucher. Il ne se présentera plus
au public, même s’il remontera après plusieurs mois de convalescence et
continuera à enseigner. Sa méthode, cependant, sera profondément remaniée
jusqu’à la fin de sa vie. On parlera désormais de la ”seconde manière” de la
méthode, enseignée dès 1857. |
Démission du comte d’Aure à l’école de Saumur en juillet 1855. Il y sera remplacé par le
commandant Alexandre Guérin (1817-1884)[44], qui tentera une syntèse de l’enseignement des deux maîtres Baucher et
d’Aure. |
1857. Louis
Rul [45]publie à Paris Le Bauchérisme
réduit à sa plus simple expression, dont le compte-rendu est publié la
même année par Ch. Raabe (Examen du
Bauchérisme réduit à sa plus simple expression de M. Rul). |
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1859. Sortie du Manuel d’équitation
d’ Adolphe Gerhardt (1824-1906) [46], dédié à son maître Baucher. Publication de la onzième édition des Oeuvres complètes de Baucher, portant
l’adresse de l’auteur au 29 rue de Penthièvre. |
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Après 1861, Baucher enseigne encore au cirque et dans plusieurs manèges où il
professe auprès d’un cercle restreint d’amis. |
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1862. Louis Wachter (1827-1872) [47] publie à Paris ses Aperçus
équestres au point de vue de la Méthode Baucher. Élève de Guérin à Saumur, il avait étudié la méthode Baucher sans pour autant,
semble-t-il, avoir suivi son enseignement. Le baron Faverot de Kerbrech (1837-1905) [48], futur général, prend des leçons de Baucher entre 1862 et 1866. Il sera
l’un des premier à transmettre à la postérité la ”seconde manière” de
l’enseignement de Baucher, après l’accident de ce dernier en 1855. |
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1863- Napoléon III accorde une pension de 2 400 francs à Baucher. La
douzième édition de la Méthode
d’équitation (1864) en remercie l’empereur dans sa dédicace. |
1863. Mort du comte d’Aure dans son apartement situé dans une
anexe du palais de Saint Cloud le 6 avril. 1864. L’Hotte est nommé Écuyer en chef à Saumur. Il conservera
ce poste jusqu’en 1870. Il y sera de retour entre 1875 et 1880, en tant que
général commandant de l’ècole. |
Après la mort de sa femme, Baucher s’installe à
proximité du cirque Napoléon, au 146 rue Amelot. 1869. Sortie à Paris de l’ouvrage d’ Adolphe Gerhardt, La Vérité sur la méthode Baucher
(ancienne et nouvelle). Observations critiques. |
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Vers 1870, Baucher arrête d’enseigner pour des raisons de santé. On ne le verra
plus en public qu’au café de la Régence, où il
voit quelques amis fidèles comme Maxime Gaussen |
1871. Clément Thomas, grand ami de Baucher et commandant de
la garde nationale est fusillé le 18 mars à Montmartre avec le général
Lecomte par les insurgés de la Commune. |
1873 Mort de François Baucher au matin du 14 mars à son domicile
de la rue Amelot. Il sera enterré au cimetière du
Père-Lachaise. Parmi un nombre restreint de personnes accompagnant Baucher à
sa dernière demeure, L’Hotte [49], lui-même présent, mentionne Henri Baucher, Maxime
Gaussen, le commandant Dijon [50], Victor Franconi et M. Normand [51], ancien élève de Baucher (L’Hotte, 1905). Le corps du maître sera
transféré plus tard à la fosse commune. Acte
de décès de Baucher[52] |
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1874 Publication posthume de la Méthode d’équitation basée sur de nouveaux principes, par Henri
Baucher et Faverot de Kerbrech, chez Dumaine (14e édition) |
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NOTES
[1] Decarpentry (1948 [1990]: 13) affirme que Baucher est né rue
des Boucheries ”à deux pas des écuries ci-devant royales”, et que son père
était boucher. Monteilhet (1979) parle d’un père marchand de vin et de la
naissance de son fils rue Guillaume-Tell. Guillotel (1999: 129) le fait naître
dans ”l’ancienne rue d’Artois”. Je dois à Monsieur Frédéric Magnin la
gentillesse de m’avoir communiqué l’extrait de naissance de Baucher, la date de
naissance exacte ainsi que la localisation probable de la rue Guillaume-Tell à
l’emplacement de l’actuelle rue Edouard-Lefebre.
[2] A l’époque où Baucher était à Milan, le célèbre
écuyer Federigo Mazzuchelli (1760?-1830?) enseignait à l’Académie d’équitation
de cette ville. Il avait publié en 1805 sa Scuola
equestre di Federigo Mazzuchelli. Elementi di cavallerizza. Il n’est pas
impossible que Mazuchelli ait eu une certaine influence sur la formation
équestre du jeune Baucher, mais selon Monteilhet (1979), il n’existe aucune
preuve tangible que Baucher ait jamais rencontré Mazzuchelli ou suivi les cours
de celui-ci.
[3] Pierre-Marie, vicomte d’Abzac (1744-1827),
dirigea le deuxième manège de Versailles jusqu’en 1781, date à partir de
laquelle il cèda la charge à son frère, le chevalier Jean-François d’Abzac.
Émigré en 1791, il rentra en France en 1802, mais à partir de 1814, il est de
retour à la direction du premier manège, alors que son frère est à la tête du
second. Il gardera sa charge (les deux manèges avaient été réunis depuis 1819)
jusqu’à sa mort, en 1827. V. Monteilhet (1979: 13-15).
[4] D’après L’Hotte (1905 [1958]: 227), et à sa suite
Tuloup (2000: 66), Baucher aurait été au service de la duchesse de Berry. Que
Baucher ait eu pour employeur le duc de Berry ou l’épouse de celui-ci n’a que
peu d’importance.
[5] Quelques maigres renseignements nous sont donnés
sur Henri Baucher par Mennessier de la Lance (1915: 91) et Monteilhet (1979:
40).
[6] Selon plusieurs sources, le ”poignard” utilisé
par Louvel était en réalité une alèle de sellier d’environ 25 centimètres.
[7] Voir la monographie que Guillotel (1999) a
consacrée à d’Aure et à l’équitation du XIXe siècle, et qui, en
dépit de nombreuses digressions hors sujet relevant plutôt de la chronique
mondaine ainsi que d’un certain laxisme dans les citations (imprécision des
références aux sources) et une bibliographie peu fournie et présentée dans un
ordre aléatoire (bien que ceci soit assez typique dans la tradition des
historiens de langue française), se révèle incontournable. Voir également
Mennessier de la Lance (1915: 44-50) et Monteilhet (1979: 21-28).
[8] Ce manège était situé au numéro 13 (ou au 19?) de
la rue Cadet Il était était également
connu sous le nom de Manège royal ou École royale et manège Sourdis. Deux
écuyers de la même famille y enseignèrent jusqu’à sa fermeture par Louis-Philippe
en 1830: Louis-Charles Pellier (1767-1846), à partir de 1822, et Jules-Charles Pellier. En 1830, Louis-Charles
sera nommé au Manège central (113 rue Montmartre) alors que Jules-Charles
(Jules Pellier père), s’associera en 1834 avec François Baucher pour s’occuper
du Manège du 11 de la rue du Faubourg Saint-Martin.
[9] Dans sa préface à la 12e édition de sa Méthode… (1864), Baucher affirme qu’il
fit paraître le Dictionnaire raisonné
d’équitation en 1830. Un exemplaire de cet ouvrage rarissime, que j’ai pu
tenir récemment entre mes mains, porte bien la date de 1833. Cette ”erreur” de
Baucher nous permet cependant de dater les premiers essais de rédaction de cet
ouvrage de Baucher vers 1830. D’après l’édition de 1833, l’ouvrage peut être
acquis à Rouen directement auprès de l’auteur, dont l’adresse est située au
9bis rue de Crosne-hors-ville. Il est aussi distribué à Paris (librairie
Paulin, place de la Bourse), au Havre (Librairie Morlent, Arcades de la
Comédie) ou à Rouen (Édet Jeune, François, Frère, Jullien et Legrand,
libraires).
[10] Officiellement ”Société d’encouragement pour
l’amélioration des races de chevaux en France”, dont le premier président fut
Lord Henry Seymour. Voir les travaux de Blomac (1991), de Boulenger (1932) et
de Lacotte (1989).
[11] Voir à ce sujet le libre de Blomac (1991). Il est
toutefois étrange que l’auteur, s’intéressant pourtant de très près à
l’histoire des courses, de l’élevage des chevaux pur-sang et de l’aristocratie
qui gravitait à leur entour, ne cite que deux fois, et très brièvement, le nom
du comte d’Aure, personnage pourtant central dans cette épopée: la première
mention est dans une note en bas de page (p.154) à propos du célèbre cheval Le Cerf. La deuxième mention (p. 203)
fait partie d’une liste ”…le goût de la
gloire, la recherche d’une identité commune et conviviale font se rencontrer
une même génération d’hommes aussi différents que le spirituel Romieux et
l’écuyer d’Aure, que le duc de Mouchy et le jeune préfet Bocher”. Le livre de Blomac, où pourtant foisonnent
tous les noms des mondanités de l’époque ainsi que de leurs chevaux, ne tient
malheureusement aucun compte, à une poignée de brèves mentions près, des hommes de cheval grâce auxquels toute cette
belle équitation aristocratique était finalement possible…
[12] A l’époque où
L’Hotte rédigeait ses mémoires, il écrivait que ce manège était déjà
depuis longtemps détruit (L’Hotte 1958 [1905]: 240)
[13] V. Monteilhet (1979: 130-132) et Vaux (1888: 58-66).
[14] V. Monteilhet (1979: 84-86).
[15] V. Monteilhet (1979: 162-165).
[16] Vaux
(1888: 123-127) écrit que Mackenzie-Grieves était très ami de Baucher et, bien
que n’ayant pas suivi les cours du maître, était profondément imprégné de sa
méthode.
[17] Montigny, bien que partisan de Baucher, sera écuyer
à l’École de cavalerie de Saumur à l’époque où d’Aure en était l’écuyer en chef
(1847-1855). V. Mennessier de la Lance
(1917: 215-216), Monteilhet (1979: 201-203) et Vaux (1888: 67-71).
[18] Ed. de Fitte reprendra en 1846 le manège Duphot,
mais ne garda la direction de celui-ci que jusqu’à la fin de la même année,
après quoi il s’établit au manège de la Chaussée d’Antin. V. Mennessier de la
Lance (1915: 485).
[19] Ce cirque était également connu sous le nom de
Cirque de l’Impératrice et Cirque Olympique.
[20] Vers 1860, Léon Gataye(s) était responsable de la
section hippique du journal Le Siècle.
[21] D’après certaines sources, Franconi aurait engagé
Baucher dès l’année précédente (1837)
[22] Le baron de Vaux (1898: 181-190) nous a conté
cette entevue d’après les notes que lui avaient remises son ami Maxime Gaussen,
organisateur de la rencontre.
[23] Voir en particulier les comptes rendus des
soirées du 11 juin 1839 et 8 août 1841.
[24] Dans une édition postérieure à la mort de Partisan, Baucher écrira à la fin de cet
ouvrage un ultime hommage à son cheval disparu: (page de gauche) ”Partisan. Les
grandeurs s’éclipsent, le bruit s’éteint: oh! mes chères illusions!....Adieu!!
(glose de la page de droite)”Le cheval Partisan
était un pur sang et d’origine anglaise; on le crut indomptable: le fini de son
éducation démontra le contraire”.
[25] L’artiste dramatique et musicien François Jules
Edmond Got (1822-1901), écrit dans son Journal,
publié par son fils Médéric Got en 1910, avoir aidé Baucher dans la rédaction de
son ouvrage, affirmation mise en doute par Decarpentry (1948 [1990]: 40) vu le
peu d’expérience d’un jeune étudiant de vingt ans (Got était entré au
Conservatoire en 1841 avant la parution du livre de Baucher). Admis en 1844
comme pensionnaire à la Comédie française, il deviendra sociétaire en 1850.
Comme il est encore aujourd’hui monnaie
courante dans les milieux universitaires qu’un jeune étudiant soit choisi par
son professeur pour l’aider dans certaines tâches ingrates comme la correction
d’épreuves ou même l’écriture sous dictée ou la mise au propre de brouillons,
il ne serait pas étonnant que Baucher ait, lui aussi, eu recours à ce procédé,
d’ailleurs courant dans les milieux litéraires de l’époque.
[26] Voir à propos du ”domptage” de Géricault et du
gala du Cirque Olympique en 1842 les compte-rendus de Decarpentry (1987 [1948]:
30-34, et de L’Hotte 1958 [1905]: 119-122. On a souvent comparé cette soirée
mémorable, à laquelle avaient tenu à être présents les partisans des deux camps
opposés, Bauchéristes et d’Auristes, à la bataille d’Hernani. En effet, nombre
de personnalités artistiques en vue s’y rendirent en défendant aussi bruyamment
leur point de vue.
[27] Le général Oudinot (1767-1847), qu’il ne faut pas
confondre avec son fils (1791-1863), bien que L’Hotte (1905), entre autres
auteurs, ne précise pas duquel il s’agit, fut nommé gouverneur des Invalides en
1842, alors que le fils servait en Algérie et en Italie. Le général Oudinot
(père) fut nommé à la tête de l’École de cavalerie de Saumur en 1825.
[28] Voir les
notices sur Rousselet dans Decarpentry (1954: 53-58) et Monteilhet (1979:
235-237).
[29] Sur Novital, voir Decarpentry (1954: 61-66) et
Monteilhet (1979: 210-211).
[30] L’accident a donné lieu à de nombreuses
relations. Voir par exemple la version qu’en offre Victor Hugo dans Choses vues, 1830-1848 (éditon d’Hubert
Juin, Folio Classique No. 2944, pp. 191-196).
[31] V. Mennessier de la Lance (1915: 38-40) et
Monteilhet (1979: 18-21).
[32] Vers 1843-44, Eugène Caron enseigne l’équitation
à Douai. Son fils Édouard reprendra le
manège de son père en 1880, qui fermera ses portes à la veille de la première
guerre mondiale. Un autre Caron, François, neveu d’Eugène, après avoir suivi
les leçons de son oncle, suivi celles de Baucher durant environ cinq années
(1850-1855). François Caron, nommé écuyer en chef du tsar à Saint-Pétersbourg,
aura pour élève James Fillis (1834-1913), qui lui succédera dans ce poste de
1898 à 1910. V. Monteilhet (1979:
72-73).
[33] Jules Pellier, dans son Langage équestre (1993 [fac simile de la 2e édition de 1909]: 54)
écrit que l’exploitation conjointe du manège de la rue du Faubourg-Saint-Martin
par son père et Baucher commença vers 1833 et dura environ dix ans.
[34] A propos de Seidler, v. Monteilhet (1979: 250) et
Otte (1994: 91-92).
[35] La qualification de Baucher comme ”fossoyeur de
l’équitation française” est, semble-t-il, due à un élève de Louis Seeger,
Gustav Steinbrecht (1808-1885), aujourd’hui plus célèbre que son maître grâce à
son imposant Gymnasium des Pferdes
(Berlin 1885). Cette opinion semble encore partagée de nos jours en Allemagne,
comme en fait foi le titre ”Irrwege der
Reitkunst – Baucher und Fillis” (Fourvoiements de l’équitation: Bauchet et
Fillis) du chapitre consacré à Baucher et à Fillis dans l’histoire de l’équitation
publiée par la Fédération allemande d’équitation (Otte 1994: 92), qui semble
donner le ton et retentit comme un sérieux avertissement au lecteur qui
pourrait être tenté de s’intéresser de trop près à Baucher ou à James Fillis. A propos de Steinbrecht, voir
la notice de Monteilhet (1979: 253-254) et celle de Otte (1994: 100-108). sur
Seeger, v. Monteilhet (1979: 248-249) et Otte (1994: 97-98).
[36] Le maréchal Soult avait été chargé à la fin de
l’année 1814 de rétablir l’École de cavalerie de Saumur.
[37] Voir l’article « Théâtre du Cirque
olympique » dans l’ Annuaire des
Lettres, des Arts et des Théâtres, 1845-1846 : 449-451.
[38] Raabe avait, pendant son congé de fin de cours en
1844, suivi les cours de Baucher à Paris. Avant de suivre les cours de Baucher,
il avait été initié indirectement à la méthode (Decarpentry 1957 [1980]: 9 ). Voir également Mennessier
de la Lance (1917: 368-371), Monteilhet (1979: 232-234) et Vaux (1888: 84-89).
[39] Voir
Decarpentry (1954: 89-96), L’Hotte (1905 et 1906), Mennessier de la Lance
(1917: 106-108) et Monteilhet (1979: 180-186).
[40] Dès 1829, le duc de Nemours, âgé de quinze ans,
avait été fasciné, dans le grand manège des écuries de Versailles par une
reprise sous la direction de d’Aure montant Le Cerf. Selon Guillotel (1999), cet
évènement aurait été décisif pour le choix du comte d’Aure à Saumur. L’Hotte
(1958 [1905]: 209) rapporte que vers 1833, Louis-Philippe avait choisi Laurent
Franconi pour enseigner l’équitation à ses deux fils les ducs d’Orléans et de
Nemours. Le viel écuyer, malgré toute son expérience et son autorité, fut
probablement intimidé par ses nouveaux élèves et ne donna pas entière
satisfaction, raison pour laquelle le comte de Cambis proposa au roi d’engager
d’Aure. Pour sa part, Mennessier de la Lance (1915: 45) écrit à propos de
d’Aure que ”quand il dirigeait le manège Duphot, il fit monter quelquefois le
duc d’Aumale et donna des leçons aux ducs d’Orléans et de Nemours”. Comme on le
voit, les auteurs ne proposent pas tous la même chronologie des évènements (Guillotel
mentionne l’année 1829 et L’Hotte 1833. Mennessier de la Lance, lui, ne cite
pas de date précise, mais situe les évènements à l’époque où d’Aure ”dirigeait
le manège Duphot”, c’est à dire après 1838).
[41] V. Monteilhet (1979: 173-175) et Vaux (1888:
90-93).
[42] François Caron, qui avait été formé au manège de
Douai par son oncle Eugène, lui-même élève de Baucher, suivit pendant cinq ans
environ les cours de Baucher, auquel il avait été présenté par son oncle. Ce
fut François Caron qui, vers 1855 compléta l’éducation équestre de James Fillis
qui, jusqu’à cette époque, pratiquait une équitation purement empirique.
François Caron sera plus tard nommé écuyer en chef du tsar à Saint-Pétersbourg,
probablement jusqu’en 1898 puisque c’est cette année que James Fillis lui
succédera à ce poste..
[43] L’Hotte (1905 [1958]: 129) mentionne une très
longue lettre écrite par Baucher durant ce cours à Versailles, dans laquelle il
exposait l’ensemble de sa méthode. Elle précède donc l’accident du mois de
mars.
[44] V. Decarpentry (1954: 83-85), Monteilhet (1979:
137-139) et Vaux (1888: 33-40).
[45] V. Monteilhet (1979: 237-239).
[46] V. Monteilhet (1979: 132-136).
[47] V. Monteilhet (1979: 267-269).
[48] V. Monteilhet (1979: 116-118) et Vaux (1888:
72-76).
[49] Il peut paraître curieux que L’Hotte, d’apparence
si respectueux de son maître Baucher, n’ai rien fait pour empêcher son
transfert à la fosse commune. L’attitude hypocrite de L’Hotte dans ses
relations avec Baucher contraste avec celle dont il faisait montre à l’encontre
de d’Aure, vers lequel le portait son penchant aristocratique. Ce ”double jeu”
de L’Hotte n’a d’ailleurs pas échappé à Decarpentry (1948 [1990]: 132) qui
écrivait: ”Les Bauchéristes furent taxés
en bloc de Bonapartisme. Le Général L’Hotte, non content de proscrire la méthode
de l’École de Saumur, lui porta un coup bien plus sévère encore en rédigeant
lui-même, dans la plus pure orthodoxie d’Auriste, l’Instruction à cheval du
Réglement de 1876 pour la Cavalerie”. Jean-Claude Racinet, dans son livre
intitulé Baucher cet incompris (2002)
ne manque pas de critiquer à mainte reprise et fort judicieusement à mon avis,
l’attitude tour à tour ambiguë et honteuse ou franchement intolérante, des
responsables de la direction de l’École d’équitation de Saumur vis à vis de
Baucher (et aujourd’hui plus généralement de tout type d’équitation n’adhérant
pas strictement au Diktat germanique de la FEI).
[50] Il s’agit probablement du lieutenant-colonel
Dijon dont parle le baron de Vaux (1888: 74), qui était retraité à l’époque où
ce dernier écrivait son livre (1888). Dijon, élève de Novital à Saumur,
enseignera plus tard l’équitation à Saint-Cyr. Parmi ses élèves, on doit citer
Faverot de Kerbrech (après 1854, date à laquelle Faverot entrait à cette école,
agé de dix-huit ans). C’est ce même Dijon dont L’Hotte (1958 [1905]: 48) nous
apprend qu’après avoir dirigé Saint-Cyr, il prit la direction de l’école
d’État-major à Paris.
[51] Peut-être le même Henri Normant qui, vers 1834,
avait été initié par le maître à sa méthode.
[52] Ce document m’a été aimablement communiqué par
Frédéric Magnin.